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Réflexion du jour
Seul et abandonné

Et vers la neuvième heure, Jésus cria d’une grande voix, en disant : Éli, Éli, lama sabachthani ? c’est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?

Matthieu 27.46
Version Lausanne

Abandonné du Père

Il a déjà été dit que toutes les souffrances et épreuves que l’homme est amené à vivre ou connaitre, a été vécu par Le Messie.

Être abandonné par sa famille, être séparé de son père ou sa mère est aussi une situation que Jésus a également connue. J’entends parfois des parents qui ont oublié de récupérer leurs enfants ou qui ont laissé leurs enfants dans des véhicules seuls, jusqu’à ce qu’ils perdent connaissance et la vie. Et à chaque fois, je ne m’interroge pas sur le comment cela a-t-il pu arriver, mais plutôt dans quel état est celui qui a oublié ou abandonné son enfant seul.

Avons-nous déjà été oubliés ?

Je n’ai pas particulièrement été oublié ou abandonné, mais j’ai connu durant mon enfance cette situation de solitude où j’ai été livré à moi-même sans avoir un parent à mes côtés sur qui m’appuyer ou compter.

Si cette situation est très formatrice, puisqu’elle impose à l’enfant de prendre seul ses décisions, elle ne lui permet pas de vivre pleinement sa jeunesse, son enfance.

Mais revenons à Jésus, dans l’évangile de Saint Luc, il est dit que Jésus était resté seul à échanger et interroger dans le Temple avec les dirigeants. Après trois jours d’angoisses, ses parents le retrouvèrent et ne se rendant comptes de la situation dans laquelle ceux-ci se trouvaient, leur répondirent : 

Luc 2.49

Pourquoi me cherchiez-vous ?

Ne saviez-vous pas qu’il me faut être aux affaires de mon Père ?

Version Bible Annotée

Quel parent aujourd’hui aurait accepté une telle insolence ?

Avec notre regard d’humain, nous ne pourrions en effet comprendre cela. Mais il m’a été montré qu’au-delà de ce que nous voyons ou comprenons, il y a un autre sens à ces paroles de l’enfant Jésus.

La première indication est le fait que Jésus mette l’accent sur ce qui concerne non pas les affaires de ses parents terrestres, mais ce qui est de Son Père Céleste.

L’autre chose qui est un peu moins visible, est le rapport qu’il y a entre ces trois jours où il a été séparé de ses parents et des trois jours où il a été séparé de Son Père Céleste à Sa mort.

Partant de cette vision, de cette séparation d’avec Dieu, on comprend entièrement pourquoi, il nous est si difficile d’être séparé de son père. Jésus a connu cette séparation avec ce Père Céleste, Son Dieu. Il est écit : 

Matthieu 27.46

 Vers la neuvième heure, Jésus s’écria d’une voix forte :

Éli, Éli, lema sabachtani , ce qui veut dire :

Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?

Version Bible des Moines de Maredsous

Il s’agit d’un cri de désespoir emprunté au livre des Psaumes quand le psalmiste dans sa vision prophétique indiquait les mêmes paroles utilisées par Le Messie.

Psaumes 22.2

Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné, loin de me porter secours, d’entendre mes paroles suppliantes.

Version Bible du Rabbinat Français

À ce moment, l’angoisse est du côté de Jésus. Quand vous avez passé des années de votre vie à marcher avec Dieu, se retrouver isolé sans pouvoir ni le sentir, ne le ressentir et encore moins l’entendre, est difficile.

Jésus avait pourtant, dans le début de son ministère, passé une étape de solitude telle que celle-ci. Il est resté dans le désert, isolé des humains, mais en communion avec Son Dieu, Son Père. Si ce passage par le désert était nécessaire et difficile, c’était une sorte de formation, d’apprentissage à la séparation à venir d’avec Son Père Céleste.

Je Me suis laissé à penser que ce qui séparait Jésus de Dieu à ce moment au Calvaire était le poids de mes fautes, de mes péchés.

Je ne puis être admiratif face à ce don de soi de Jésus pour me sauver. Il a fallu la séparation de Lui avec Son Père, pour qu’Il établisse le lien entre moi et Le Père.

Il crée par Sa mort un pont, un lien par lequel nous pouvons passer, malgré nos imperfections, nos fautes, nos erreurs, afin que nous ne soyons plus jamais seuls.

D'abandonné à privilégié