Hier, dans mes visites de la journée, je me suis arrêté à la communauté des religieuses de Trois-Rivière où j’ai passé un moment très enrichissant avec une Religieuse se faisant appeler Sœur Thérèse-Marie.

Je ne sais pas si vous avez déjà constaté, mais pratiquement toutes porte dans leur appellation le prénom de Marie.

Dans notre échange, nous avons parlé de celle qu’elles appellent Maman Marie, mais elle m’a surtout montré les objets qu’elle confectionnait avec des feuilles de bananiers séchées ou encore de tableaux et centre de table. Elle bénissait et rendait grâce à Dieu pour les 100 années qu’Il lui permettait de vivre.

J’ai apprécié de partager avec elle certains passages des écritures et de prières avec elle et recevoir à mon départ une bénédiction particulière pour moi et ma famille.

Si pour celles qui ont décidé de consacrer leur vie au Seigneur, ou encore comme elles le disent, elles se sont mariées avec Lui, ont adopté le prénom de la mère de celui-ci, il se trouve que dans notre culture et coutume, nous donnons également à nos enfants ce prénom : Marie. Qu’il soit composé ou utilisé simplement, cet héritage et cette pratique sont bien présentes dans nos sociétés.

On peut ne pas accepter la déification de la Sainte Vierge comme le font certains, mais on ne peut rester insensible à l’épreuve que celle-ci à endurer pour donner naissance au Fils de Dieu.

Prenons un instant pendant ce mois qui est consacré à Marie pour regarder un peu pourquoi ce n’était pas simple pour elle de porter cette enfant.

Pour bien comprendre ce que Marie a enduré, plongeons-nous dans l’évangile de Luc où il est dit lors de l’échange entre celle-ci et l’ange Gabriel :

Si cette annonce est plutôt réjouissante, Marie avait malgré tout certaines inquiétudes humaines et terrestres. Elle répondit à l’ange Gabriel :

Savoir que l’on va donner naissance ne peut procurer de trouble à une femme, mais plutôt devrait la remplir de joie. Mais la préoccupation de Marie était malgré tout humaine et compréhensible. Elle était vierge et n’était pas marié à Joseph. 

Marie devait probablement penser à l’une des 613 lois de la Torah qui indique :

Mais au-delà de cette obligation qui serait infligée à Joseph de l’épouser, il fallait aussi considérer, encore une fois, le regard des humains sur la situation. Selon l’évangile de Jean, la loi Mosaïque imposait de lapider la femme adultère. Si Marie comprenait cette possible sanction, Joseph lui aussi l’avait pris en considération et prévoyait de la répudier secrètement, comme nous l’indique Saint-Matthieu :

Il fallut à Joseph, pour le convaincre, un songe de l’Ange du Seigneur pour lui indiquer de ne point mettre à exécutions ses intentions, mais de plutôt s’unir à Marie.

Ce récit peut nous paraître banal avec le recul, mais si l’on se met dans le contexte historique et de la période, on peut aisément comprendre comment éprouvante était la situation pour cette Vierge Marie. Sans l’intervention de l’Ange, ni elle, ni Joseph n’aurait su comment réagir selon la volonté de Dieu.

C’est aussi pour cela que la bénédiction, qui intervient après, est très grande tant pour Joseph que pour Marie. Dieu par la bouche d’Elisabeth qui l’accueillant remplit du Saint-Esprit lui dit : 

Nous voyons ici, ce changement qui intervient avant même la mise au monde de Jésus. Marie selon la loi devait être lapidé, mais l’Ange de Dieu change les choses et nous indique que nous devons maintenant marcher par l’Esprit de Dieu.

C’est l’Esprit de Dieu qui pousse Elisabeth à bénir Marie.

Je le reconnais, ce sont deux regards d’homme, à la différence qu’il y a un qui fait de Marie, une femme adultère et l’autre qui fait d’elle une Maman bénie et honoré. Notre vision et notre regard ne pourront correspondre à Celui du Créateur que si nous avons en nous l’Esprit-Saint et le regard de Dieu.